Fête des Lumières de Lyon 2008
Comme promis, mais avec un peu de retard, voici donc un second article (plus etoffé que le premier) sur la Fête des Lumières de Lyon. Mais avant de vous montrer de nouvelles photos, voici un petit historique sur l'origine de cette fête lyonnaise devenue mondialement célèbre.
En 1643, une épidémie de peste fait de nombreuses victimes aux abords de la ville (et un peu partout en France). Des femmes prient alors la Vierge Marie d'épargner Lyon, les échevins faisant également le voeux de rendre un hommage annuel à la Vierge si elle les épargne. Lyon étant au final peu touchée, un cortège défile chaque année le 8 septembre de St Jean jusqu'à Fourvière (où une chapelle a été érigée suite à ce miracle, la basilique actuelle est la conséquence d’une seconde imploration en 1870, lorsque les armées de Bismark ayant pris Paris sont aux portes de la Bourgogne et menacent d’envahir la ville).
Et vous avez bien lu, le défilé était alors le 8 septembre.
Il faut se rendre ensuite en 1843 pour que des notables lyonnais proposent de reconstruire le clocher de la chapelle et de le surmonter d'une statue à l'occasion du bicentenaire de cet événement (et parce qu'il menaçait de s'écrouler depuis 1830). La proposition est acceptée par le cardinal de Bonald en 1850. L'oeuvre, en or, est du sculpteur Joseph-Hugues Fabisch et mesure 5,60 mètres de haut. Elle comporte à son pied l’inscription "O Marie, cette ville est à vous, protégez-la !".
En 1852, la statue doit à l'origine être inaugurée le 8 septembre, date du défilé traditionnel. Mais une crue de la Saône inonde l'atelier du fondeur et la cérémonie doit être décalée au 8 décembre, autre date de festivités à Lyon depuis le IXème siècle.
Le 8 décembre, donc, un violent orage éclate : le maître de cérémonie annule les feux d’artifice et veut reporter les festivités au dimanche suivant. Le ciel se dégage pourtant et, comme pour tous les événements exceptionnels (entrées royales, victoires militaires, ...), les lyonnais illuminent, dans un geste spontané, leurs façades de bougies.
Dès l'année suivante, la fête est instaurée et la tradition perdure encore aujourd'hui, à Lyon et dans les environs. Il faut également signalé que le 8 décembre 1854, le pape Pie IX proclame le dogme de l'immaculée conception.
La Fête des Lumières est donc à l'origine une fête religieuse où les lyonnais (et les habitants des environs) illuminent leurs façades à l'aide de lumignons pour rendre hommage à la Vierge Marie. Depuis 1989, lorsque la municipalité de Lyon était dirigée par Michel Noir, cet événement a connu un développement international avec une dimension artistique et laïque.
Sur quatre jours, la Fête des Lumières draine ainsi sur Lyon près de 4 millions de visiteurs (chiffres de 2007, certainement en augmentation cette année). Il serait illusoire pour moi de vous présenter toutes les manifestations qui ont lieu alors (ou de prétendre toutes les visiter). Le plus simple est de consulter le site officiel : http://www.lumieres.lyon.fr.
Et maintenant que vous connaissez un pan important de l'Histoire de Lyon et de sa Fête des Lumières, voici les dernières photos que j'ai pu prendre le lundi soir. J'avais cette fois emmené mon trépied, élément indispensable pour des prises de vue correctes de nuit lorsque l'on ne possède pas un reflex haut de gamme (ce qui fait partie de mes projets pour l'année prochaine ...). Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, on peut facilement se balader avec un trépied replié et on trouve de la place pour le poser malgré la foule lors de cet événement.