Vous avez dit manga ?
Je parlais dans un précédent article (le premier sur les charmes d'Asie, celui-ci) de la longue tradition érotique de la France et du Japon.
Et le manga n'échappe pas à cette règle.
Manga (漫画 ou まんが) désigne en japonais les bandes "divertissantes" ou "au fil de l'idée", ce qui pourrait aussi bien le traduire par "esquisse libre" qu'"esquisse rapide" ou "image malhabile".
Le terme devient courant à la fin du XVIIIe siècle avec la publication d'ouvrages tels que Mankaku zuihitsu (1771) de Kankei Suzuki ou Shiji no yukikai (1798) de Kyoden Santo. En 1814, Hokusai, le peintre de la célèbre vague, nomme les images de grimaces qu'il a commencé à dessiner hokusai manga : c'est ce dernier ouvrage qui fit connaitre le mot en occident.
Au Japon, le manga est un phénomène de masse qui touche une grande partie de la population. C'est un bien de consommation courante et non un objet de valeur, ce qui s'explique d'une part par le format de publication (les mangas paraissent d'abord dans des magazines de prépublication, que l'on peut trouver un peu partout et qui passent de lecteur en lecteur, à la manière des journaux gratuits du métro) et, d'autre part, par leur prix réduit (lorsqu'il est édité en format de poche à part, un manga coûte généralement moins de 3 € au Japon, contre entre 5 et 8 € en France).
En France, le manga bâtit sa réputation sulfureuse au début des années 1980, par la diffusion de dessins animés japonais à un public auquel ils n'étaient pas destinés (voir les catégories plus bas). À cette époque le manga était mal connu et les présentateurs d'émission pour la jeunesse se sont ainsi mis à dos toute une génération de parents (ce qui a considérablement ralenti l'essor du manga en France). On peut donc râler contre leur ignorance. Mais l'essor du manga a tout de même débuté avec Akira en 1994, qui contrairement au manga Dragon Ball n'avait pas eu le support télévisuel pour le porter.
Début 2006, la France est ainsi devenue, avec 10 millions d'exemplaires annuels, le plus gros "consommateur" de manga au monde après le Japon.
Les revues de manga sont généralement destinées à une catégorie d'âge précise :
- Josei (女性) : pour les jeunes femmes et adultes ;
- Kodomo (子供) : pour les jeunes enfants ;
- Redisu (レディース) : pour les femmes adultes ;
- Seijin (成人) : pour les hommes adultes ;
- Seinen (青年) : destinés aux jeunes hommes et adultes ;
- Shōjo (少女) : destinés aux jeunes filles adolescentes, manga sentimental ;
- Shōnen (少年) : pour les jeunes garçons adolescents.
On entend le plus souvent parler des genres Shõnen et Shõjo. Mais, pour ce qui m'intéresse dans cet article, on distingue surtout quelques catégories particulières :
- Ecchi (H ou エッチ) : manga érotique (attention, le terme Ecchi est également utilisé pour les images érotiques stylisées manga) ;
- Hentai (変態) : manga pornographique hétérosexuel (à la différence des images Ecchi, les images Hentaï présentent souvent des scènes explicites) ;
Je pense que vous devez un peu connaitre maintenant ce que j'apprécie et donc vous douter que c'est plutôt le style Ecchi qui m'intéresse ici. Du moins, l'interprétation que j'en ai, puisqu'il concerne pour moi l'érotisme au sens pur du terme, c'est-à-dire dénué de perversité et empreint d'innocence. Si vous voulez vous rafraichir la mémoire à ce sujet, je vous invite à lire un de mes articles précédents : "Erotisme ?".
Et donc, pour finir cet article, voici une illustration, dans le style Ecchi, qui me plait bien.